Généralités : Études sociologiques

Sanford N.N., Sher D.J., Ahn C, Aizer A.A., Mahal B.A. (2019) Prevalence and Nondisclosure of Complementary and Alternative Medicine Use in Patients With Cancer and Cancer Survivors in the United States. JAMA Oncol. doi:10.1001/jamaoncol.2019.0349

Descriptif
Courte étude sur le recours aux Pratiques Non Conventionnelles (PNC) basée sur une enquête de 2012 auprès de 3118 américains souffrant de cancer. L’article contient de nombreux chiffres intéressants : 33% des patients rapportent avoir eu recours au cours des 12 derniers mois à une PNC. Les plus utilisées sont les compléments alimentaires (36%), viennent ensuite la chiropraxie et l’ostéopathie (25%), les massages (14%) ainsi que le yoga, tai-chi, qi-gong et la méditation (7.6%). Les auteurs trouvent un faible pourcentage d’approches telles que l’acupuncture (2%), l’homéopathie (1.5%), la naturopathie (0.6%), les guérisseurs et thérapies énergétiques (0.4%) ou encore l’hypnose (0.5%)
Le profil des usagers est également donné : il s’agit principalement de femmes (65%), blanches (90%) et d’origine non-hispaniques (95%). Contrairement aux autres enquêtes, celle-ci ne constate aucun lien entre le recours aux PNC et le revenu ou le niveau de scolarité.
A noter que dans le cadre de cette enquête, ce sont plus de 70% des patients qui rapportent en avoir parlé à leur médecin, ce qui contraste avec les chiffres obtenus en Europe, par exemple par Bize et al., 2016 (voir ci-dessus) où seuls 34% en parlent à leur médecin. Il est intéressant de constater que ce taux varie en fonction de l’approche utilisée : les personnes consommant des compléments alimentaires en parlent plus volontiers à leur médecin (90%) que celles ayant recours aux pratiques méditatives ou spirituelles (42%).
Les raisons pour lesquelles il subsiste une absence d’information sont également évoquées : le médecin n’a pas posé de questions à ce sujet (57%), les patients n’ont pas jugé nécessaire d’en parler (47%), estiment que leur médecin n’a pas suffisamment de connaissances (8.5%), il manquait de temps pour en parler (5.7%), ils craignent une réaction négative (3.9%) ou un découragement à leur utilisation (3.6%) ou enfin le médecin avait émis préalablement un avis négatif vis-à-vis de ces approches (1.9%)
Enfin, les auteurs concluent sur la nécessité de mieux connaître ces approches par des formations aux professionnels et par l’instauration d’un meilleur dialogue entre médecin et patients à ce sujet.


Bize R, Rodondi P-Y, Graz B, Sudre P, Brauchli T, Stadelmann S, Riou AS, Burnand B, Paccaud F (2016) Médecines complémentaires dans le canton de Vaud : Recours et offres actuels, principaux enjeux sanitaires et possibilités de réglementation. Lausanne, Institut universitaire de médecine sociale et préventive (Raisons de santé 254).

Descriptif :
Rapport effectué par l’Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive (IUMSP – Université de Lausanne) publié en 2016, établi sur la base de l’Enquête Suisse sur la Santé (ESS) 2012. Un des rapports les plus complets existant en Suisse donnant les chiffres généraux sur la situation des thérapies complémentaires dans le canton de Vaud. On y apprend notamment que 50% des suisses ont recours à une thérapie complémentaire une fois dans leur vie mais que seuls 34% en parlent à leur médecin. Concernant l’offre : au total, 2288 individus sont au bénéfice d’au moins une accréditation délivrée par l’ASCA dans le canton de Vaud. A ces 2288 individus correspondent 5132 accréditations, ce qui revient à une moyenne de 2.2 accréditations par thérapeute, avec un maximum de 14 accréditations différentes pour un seul thérapeute. Enfin, 92% des médecins de famille disent qu’en matière d’offre, une consultation d’orientation et de conseil sur les médecines complémentaires serait utile pour leurs patients.


Chassain M. (2014) : Pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique et dérive thérapeutique sectaire : Définitions, état des lieux en Lorraine en 2013, aspects juridiques et conduite à tenir. Thèse pour le grade de Docteur en Médecine

Descriptif :
Une thèse principalement à charge des PNC avec en toile de fond le risque d’une dérive sectaire. En page 34 par exemple, l’auteur décrit les modes d’actions douteuses de certains praticiens en PNC (recrutement sur Internet, promesses de guérison, allure respectable avec le port de la bouse blanche…) En pages 37 et suivantes l’auteur prend le cas de l’apipuncture et décrit les méfaits d’un praticien indélicat, ce qui est peu pertinent car les agissements d’un thérapeute ne permet pas d’en déduire les risques d’une pratique en général. En page 41 et suivantes, description de certaines attitudes douteuses de médecins et enfin, dès la page 46, description de la conduite à tenir par le médecin généraliste face aux pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique sectaire ou non et devant le refus de soins (recherche de critères de dérives thérapeutiques, signalement lorsqu’il s’agit de personnes mineures).


Coulibaly S. H. (2001) Les déterminants de la demande des médecines alternatives en Suisse. Mémoire présenté à Dorigny pour le Diplôme postgrade en économie et Administration de la santé.

Descriptif :
Statistiques générales sur le recours aux médecines alternatives telles que les fréquences d’utilisation en fonction des pratiques, le type de pathologie, le profil sociodémographique des usagers.