Approches psycho-corporelles : Yoga

Qaseem A, Wilt TJ, McLean RM, Forciea M. (2017) Noninvasive treatments for acute, subacute, and chronic low back pain : a clinical practice guideline from the American College of Physicians. Ann Intern Med. Apr 4;166(7):514-530. DOI: 10.7326/M16-2367

Descriptif :
Recommandations du Collège américain des médecins évaluant l’efficacité des traitements pharmacologiques et non-pharmacologiques lors de lombalgies aiguës et chroniques. Les auteurs ont analysé toutes les recherches (Méta-analyse) publiées entre 2008 et 2015. De manière générale, la recommandation est de privilégier les mesures non pharmacologiques. Le Yoga est indiqué en cas de lombalgies chroniques, avec toutefois une faible qualité de preuve. Il n’y a pas d’indice indiquant une efficacité en cas de lombalgies aiguës. A noter enfin que l’application de chaleur et l’exercice physique classique ont une meilleure qualité de preuve d’efficacité que le yoga.


Cramer H, Lauche R, Klose P, Lange S, Langhorst J, Dobos GJ. (2017) Yoga for improving health-related quality of life, mentalhealth and cancer-related symptoms in women diagnosed with breast cancer. Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 1.Art. No.: CD010802. DOI: 10.1002/14651858.CD010802.pub2.

Descriptif :
Revue de littérature des études portant sur la pratique du Yoga pour les femmes souffrant de cancer du sein. Le Yoga étant appliqué en complément au suivi classique avec pour but d’améliorer la qualité de vie, la réduction des symptômes anxieux et dépressifs et la diminution de la fatigue. 24 études ont été retenues pour un total de 2166 participants mais 23 d’entre elles permettent d’extraire des données pour une méta-analyse.

17 études ont comparé l’effet du Yoga au regard d’une absence d’intervention. Les résultats montrent une efficacité supérieure de la pratique de Yoga comparée à une absence d’intervention sur la qualité de vie, la réduction de la fatigue et les troubles du sommeil à court terme. Toutefois, ces résultats sont jugés de qualité modérée. En revanche, pas de résultats significatifs sur la diminution des symptômes dépressifs ou anxieux.

4 études ont comparé le yoga à des interventions psycho-sociales. Celles-ci montrent une efficacité similaire du yoga aux interventions psycho-sociales sur la dépression et l’anxiété mais les résultats sont de qualité modérée.

Enfin, 3 études comparant le yoga à de l’exercice physique ne donnent des résultats que de faible qualité sur l’amélioration de la qualité de vie et la diminution de la fatigue.

De manière générale, les auteurs n’ont pas relevé de risques associés à la pratique du Yoga. Toujours est-il que cette pratique ne faisant pas l’objet d’un cadre légal, il est important d’être attentif au choix de l’instructeur.


Wieland, LS., Skoetz, N. et al. (2017) Yoga treatment for chronic non-specific low back pain (Review) Cochrane Database of Systematic Reviews 2017, Issue 1. Art. No.: CD010671. DOI: 10.1002/14651858.CD010671.pub2.

Descriptif :
Revue systématique portant sur 12 essais cliniques réunissant au total1080 patients aux USA (7 études), Inde (3 études et Royaume-Uni (2 études). Les études visent à déterminer si la pratique du Yoga est bénéfique pour diminuer les douleurs lombaires au regard d’une absence de traitement ou simplement des mesures éducatives. Les pratiques de yoga étudiées sont : Iyengar, Hatha ou Viniyoga. A noter que tous les essais analysés présentent un haut risque de biais en raison du fait que les participants et cliniciens étaient au courant de l’attribution des traitements (ce qui semble évident, comment faire du “Yoga placebo” ?) et que les résultats sont issus d’une auto-évaluation (les participants évaluent eux-même la diminution de la douleur. Il ne s’agit donc pas de données mesurables et objectives). Comparé à une absence de traitement, la pratique du Yoga permet une diminution faible à modérée de la douleur pour une période de 3-4 mois et une diminution faible de la douleur pour une durée jusqu’à 12 mois. Les études montrent par ailleurs un risque très faible d’effets indésirables, risque équivalent à la pratique d’autres exercices physiques. Enfin, aucun effet indésirable grave n’a été reporté.